Money Money Money


Blog / mercredi, mars 21st, 2018

Les premiers jours, « les prix » ont été un sujet de conversation quotidien avec mon Parisien. Notre loyer mensuel s’élève à 3 500 dollars par mois soit un peu moins de 3 000 euros pour un appartement de 90 m2. A titre comparatif, un ami loue un appartement deux fois moins grand, mais plus au sud de Manhattan, pour 3 900 dollars par mois… Tous les universitaires français que nous connaissons ont des subventions de leurs institutions d’origine ou d’accueil: à salaire équivalent, l’expatriation, même temporaire, semble impossible. Cette carte de Manhattan donne un bon aperçu de l’augmentation considérable des prix de l’immobilier et une comparaison quartier par quartier : comptez entre 20 000 et 40 000 euros le m2 pour les quartiers chouettes de Manhattan…! A côté, la coupe de cheveux (masculine) à 45 dollars dans le quartier hipster de Brooklyn paraît dérisoire 😉

A côté de ces prix-là, le côté un peu imprévisible des prix du quotidien laisse aussi songeur. Le prix affiché est rarement le prix payé. Il y a d’abord l’aléa de certaines taxes : selon les endroits, une taxe fixe (entre 1 et 2 dollars) est appliquée du seul fait de consommer, ou même d’acheter un livre. Ensuite, si tout le monde sait qu’il faut laisser un pourboire (le fameux tip ou encore, la mal nommée gratuity) dans les restaurants, les bars, ou encore les taxis pour rémunérer la qualité du service, la question du montant est moins évidente. Dans la plupart des lieux, les suggestions de pourboire, qui varient entre 18% et 22% du prix, sont directement indiquées sur les tickets (ce qui évite de faire trop d’efforts de calcul mental…). Sans doute est-ce là une réaction très française, puisque depuis 1987 (grande année… !), le prix du service a été intégré dans l’addition et on s’en préoccupe peu. Mais à tort ou à raison, il me semble assez délicat de laisser moins de 20% et ce indépendamment de la qualité du service, sauf à être indifférent aux coutumes locales et au sentiment, globalement fondé, que les serveur.e.s sont mal payé.e.s, ou en tout cas parfois exclusivement rémunéré.e.s au pourboire (comme c’est aussi le cas les ouvreuses et ouvreurs dans les théâtres parisien).

 

Si je n’aurais personnellement rien contre un système où mes étudiant.e.s auraient la possibilité de me laisser un tip en fonction de leur degré de satisfaction à la fin d’un cours où j’estime personnellement m’être dépassée (!), je crois que je ne voudrais pas que mon salaire en dépende pour autant…d’autant qu’une étude récente en sciences de gestion montre que le montant du pourboire serait faiblement lié à la qualité du service, et rémunérerait davantage la personnalité de l’intéressé.e.

Conséquence (sans gravité), nous n’entrons plus dans un pub ou un restaurant sans avoir fait un petit calcul préalable, et compte tenu de la base initiale des prix new yorkais, nous dînons peu à l’extérieur et utilisons plus les transports en commun que le taxi. Un post suivra évidemment sur la nourriture à New York mais contrairement aux clichés, disons d’emblée qu’on peut tout à fait manger cinq fruits et légumes par jour ici aussi!

New York, le 21 mars 2018

2 réponses à « Money Money Money »

  1. Merci pour ce blog avec photos qui nous fait partager votre expat temporaire… rien de tel qu’une immersion totale pour vivre cette ambiance particulière, enrichissante à bien des égards.
    Bon timing, aussi, pour éviter la french agitation sociale qui se profile ! A croire que vous aviez des infos perso ;)))
    Etre dans le monde des Idées n’empêche pas d’avoir les pieds sur terre et visiblement vous êtes confrontés aux contingences matérialistes de cette société où l’argent serait roi ? isn’t it .
    Profitez bien de cette expérience et alimentez nous de tous ces posts.

  2. Quand on regarde ces photos , en particulier celles de « votre  » maison et de la 132 ème rue on se retrouve plongé dans l’univers de  » taxi driver « et cette phrase culte de De Niro :
    You talkin’me ?
    On rêve avec vous … sans prendre l’avion .
    On attend avec impatience la suite

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